Le réseau social en ligne va-t-il devenir le générateur du “Staff On Demand” au cours de la prochaine décennie ?

Les grandes entreprises technologiques​ font souvent preuve de créativité et on peut dire qu’elles ont vraiment le tact pour nous vendre (ou nous donner) des produits et des services qui nous collent à la peau…

Elles ont, en vingt ans, touché profondément notre intimité à tel point d’ailleurs que l’on ne saurait plus se passer d’elles. Aussi nous venons d’entrer dans une nouvelle phase de ce que Klaus Schwab, le fondateur du Forum Économique Mondial, a qualifié dans un de ses ouvrages de… Quatrième révolution industrielle.   

Qu’on l’appelle comme on veut – cette nouvelle phase pourrait s’appeler : le second volet de la quatrième révolution industrielle. Le premier étant l’avènement des plateformes comme AirBnB, Uber, de Netflix et des véhicules électriques – nous sommes néanmoins aujourd’hui entrés dans une période de profonde refonte de nos habitudes de travail, initiée -qu’on l’accepte ou pas – préalablement par Uber…

Mutation vers le Staff On Demand ?

Quoiqu’il arrive, chaque période qui succède à une révolution génère un terrain fertile qui générera lui-même une nouvelle révolution. Autrefois, la privatisation des terres et l’exil des paysans qui les travaillaient, vers des villes dans lesquelles des embryons d’industries, ont donné naissance à la première révolution industrielle en témoignent. Les besoins en transport et en énergie de celles-ci ont donné les bases au développement de la seconde révolution industrielle, qui fut elle-même dominée par les besoins en pétrole, en électricité, en communications et par la suite par la radio et par la télévision. Puis l’informatique est arrivée et a créé un terrain fertile pour l’ère numérique qui a vu aussi conjointement se développer les énergies renouvelables ainsi que la conversion du parc immobilier en biens plus durables…

L’arrivée d’Uber fut une véritable révolution en soi car elle a bousculé non seulement plusieurs pans de l’économie, mais parce qu’elle a aussi changé notre manière de percevoir le travail. Cette notion qui était habituellement liée à un enchaînement avec l’entreprise était soudainement détruite. Chacun pouvait commercialiser son potentiel instantanément s’il le désirait. La frayeur pour les uns et le bonheur pour les autres de s’affranchir de la tutelle d’une entreprise a été, et est toujours à l’heure actuelle sujette à de nombreuses attaques en justice, luttes contre les lobbies des taxis, voire même interdictions officielles de certains services de l’entreprise, tant le modèle est bouleversant. 

Soyons clair sur ce point, les chauffeurs d’Uber disparaîtront avec cette seconde phase de la quatrième révolution industrielle, si on peut du moins la qualifier comme telle…

Travis disait vrai !

Ce qui coûte le plus cher dans une course Uber, c’est le chauffeur… 

C’est en réalité la philosophie qui se cache derrière celle d’Uber ! 

Cela fait d’ailleurs bien longtemps que l’entreprise déploie une grande partie de ses forces sur les technologies des véhicules autonomes. Alors, si Uber a initié un véritable modèle qui a transformé le travail, il pourrait être aussi le prochain a se disrupter lui-même et ce de manière tout à fait consciente. 

Mais si la profession de chauffeur Uber aura été l’une des professions les plus éphémères de toute l’histoire, puisque tôt ou tard, elle sera remplacée par un robot dirigé par une intelligence artificielle, l’entreprise aura néanmoins révolutionné notre rapport à l’emploi, ou même plutôt à l’employeur…

Ne nous faisons pas d’illusions, nous entrons désormais dans une phase où ce rapport à l’employeur va muter vers une nouvelle notion que l’on nomme par ces trois lettres : « SoD », pour Staff on Demand. Et oui, tout comme pour la vidéo (VoD), l’emploi est lui aussi convoité par l’économie de la demande !

En gros, cela veut dire aussi, la fin d’un contrat stable dans lequel on serait employé pour un forfait d’heures à prester sur le mois. Alors bon ou pas, ici n’est pas la question. La question – avec une certaine affirmation pour dire que ce type de méthode est très avantageuse pour l’employeur, moins pour les syndicats et plus mitigée pour le prestataire de services (ce qui veut dire en gros, selon ses préférences) – est de savoir maintenant de quelle manière va muter l’embauche et par quel vecteurs l’offre et la demande vont se propager…

Et pourquoi pas les réseaux sociaux ou les GAFAM ?

Il est clair que le déploiement des Intelligences Artificielles va fortement modifier notre rapport au travail, car elles vont venir d’une part, renforcer le potentiel de l’individu dans les tâches qu’il a accomplir et bien entendu comme nous venons de le voir prendre la place dans de nombreuses tâches qui étaient auparavant du ressort de l’être humain, lui même. Il n’existe cependant pas (encore) d’exemple dans l’histoire qui illustre le fait que quand une nouvelle technologie s’installe et s’impose, elle envoie à la rue des millions de personnes. Nous ne savons pas si l’IA est suffisamment puissante pour cela mais de toute façon, pour le moment du moins, si les entreprises veulent que les gens consomment et bien c’est simple, ils ont besoin d’une monnaie d’échange !

Sécurité, communication, enseignement, outils permettant de travailler…

Les grandes entreprises technologiques évoluent doucement dans un système dans lequel l’utilité de l’Etat se réduit considérablement. Mais qu’en est-il de ce domaine dont tout le monde à besoin… le travail rémunéré !

Nous venons d’évoquer le phénomène du SoD, qui diffère très largement de celui de l’Intérim, parce qu’il s’agit avant tout d’une carrière plutôt que de petites missions de travail temporaires insignifiantes. Quoi de plus logique d’ailleurs que le SoD ne se développe autre part qu’aux Etats-Unis, puisqu’il s’agit d’un pays qui possède la particularité d’avoir une des souplesses les plus fortes en termes d’embauches. Il y a fort à parier – bien que les démocrates californiens ne sont pas loin des réflexions européennes – que les mutations liées à ces mêmes embauches évoluent de manière très différentes de ce côté ci de l’Atlantique, ce qui nous amène quand même à ce raisonnement :

Et si Facebook, Google, Apple, Microsoft ou Amazon devenaient ceux qui vous proposent chaque matin du travail ? 

Après tout Amazon a déjà mis un pied sur le terrain avec Amazon Mechanical Turk, Il existe de plus déjà plusieurs plateformes comme TaskRabbit, Upwork, Molly Maid et Kaggle..

Le point commun entre ces milliards de gens qui se connectent, qui se parlent et l’implantation des GAFAM dans notre vie, et bien on pourrait dire qu’il n’existe pas encore, mais il pourrait très vite émerger et celui-ci n’est autre que le travail…

Alors, prêt à bosser pour Mark Zuckerberg ? 

Juste au passage, si Uber avait dû employer des chauffeurs salariés, nous en serions approximativement à cinq millions… Uber serait donc le plus gros employeur de la planète, avec une administration bien plus lourde que ce dont elle dispose aujourd’hui et des employés, quant à eux, bien moins souples !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

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